Les principes de base pour l’apprentissage de la lecture

 

L'apprentissage de la lecture implique plusieurs principes clés

1. Qu’est-ce que le code alphabétique ? 


En tant que code alphabétique, l’écriture est – entre autres- la correspondance entre les graphèmes et les phonèmes. 

Par exemple le graphème m se prononce [m] et le phonème [f] s’écrit : f ou ph Le code alphabétique est de l’ordre de la convention et il est spécifique de chaque langue ; il est plus couramment désigné par le terme de « correspondances graphophonologiques ». 

La maîtrise du code alphabétique relève de la mémoire. La mémorisation du code alphabétique est favorisée par la compréhension du mot, de la phrase, du sens des énoncés. Il est important de maîtriser le code mais il n’est pas suffisant pour une maîtrise de la lecture si le code n’est pas associé à la compréhension du principe alphabétique.


 2. Qu’est-ce que le principe alphabétique ? 


Le principe alphabétique signifie que l’écriture transcrit les plus petites séquences sonores de la langue dans ses plus petites unités que sont les phénomènes. Les phénomènes (consonnes et voyelles) fusionnent en formant des syllabes, plus petites unités prononçables. 

La connaissance de ce code alphabétique permet la conversion des graphèmes en phonèmes, des phonèmes en graphèmes.

 En situation de lecture, la maîtrise du principe alphabétique permet d’identifier les graphèmes afin de les convertir en phonèmes, de fusionner ces phonèmes pour constituer des syllabes dont l’assemblage donne les mots oraux. 

Les graphèmes du mot bateau sont ainsi identifiés, b, a, t, eau, convertis en phonèmes, cela donne : [b] + [a] + [t] + [o] et fusionnés en syllabes, cela donne ba + teau à l’écrit et [ba] [to] à l’oral [bato] Dans ce processus, la connaissance du code alphabétique permet la conversion des graphèmes en phonèmes et vice et versa.

 La maîtrise du principe alphabétique relève de l’analyse de l’écrit et de la chaîne parlée en leurs unités de plus petit niveau, que sont respectivement les graphèmes et les phonèmes, et de la synthèse de ces mêmes unités. 

La maîtrise du principe alphabétique et la maîtrise du code alphabétique se construisent dans leur interaction et sont étroitement solidaires puisque le principe alphabétique s’actualise nécessairement dans un code alphabétique. 


3. Qu’est-ce que le signe graphique ou la lettre ?

 

La lettre est une unité graphique qui permet d’écrire des mots comme le chiffre est une unité graphique qui permet d’écrire des nombres.

 La lettre est l’unité graphique qui permet d’écrire les graphèmes, mais elle n’a pas de valeur phonémique. 

 Au niveau pédagogique cependant, il n’est pas question de parler de graphème ou de valeur phonémique. 

Pour la lettre u par exemple, on dit qu’elle s’appelle u (on en parle alors en tant que lettre) et qu’elle fait le son [y] (on en parle alors en tant que phonème).


 4. Qu’est-ce qu’un mot ? 


Le mot est une unité graphique, formé par un ensemble de lettres séparées par des blancs ou non en cas d’écriture cursive. Il révèle donc la forme écrite de la langue. 

La chaîne parlée est un ensemble continu de syllabes et n’informe pas sur le découpage en mots. Les pauses marquent davantage le découpage de la chaîne parlée en unités de sens, qui correspondent aux groupes fonctionnels autre que le découpage en mots. 

Pour favoriser l’analyse de la chaîne parlée en mots, les enseignants adoptent des comportements langagiers spécifiques en jouant notamment sur l’intonation, le débit, les pauses…

 

 5. A propos de prononciation et d’articulation:

 

La prononciation et l’articulation constituent des compétences fondamentales à développer et à consolider dans les premières années de découverte et d’apprentissage d’une langue, voire au-delà si nécessaire. Si toutes les situations d’expression et de communication en situation collective et notamment en situation duelle contribuent au développement de ces compétences, les jeux vocaux (jeux chantées, chants mimés, comptines, « vires langues »…) occupent une place privilégiée. La diction de l’enseignant, la qualité de sa prononciation et de son articulation sont fondamentales puisque le langage de l’enseignant constitue le seul modèle de langue française pour les enfants dont la langue maternelle n’est pas le français.


 6. Prononciation et conscience phonologique:


 Les activités préposées dans le livret de l’élève visent une approche réflexive de la chaine parlée : repérage, découpage, dénombrement, localisation, etc., d’unités phonologiques de différents niveaux. Ces activités passent par le repérage de phonèmes et leur mise en relation explicite qui impliquent la mobilisation de sens : audition, diction, vue, geste graphique. 

Ces activités favorisent ainsi un accès à la langue et notamment à la conscience et au contrôle de la prononciation et de l’articulation des unités sur lesquelles on fait travailler les élèves.

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